Le crépuscule éteint le géant réverbère, Qui sombre dans les flots carmins, Et le ciel se remplit de mil feux argentins Pour dispenser son somnifère, Et nous faire jouir des rêves cristallins.
Sur le dos de la mer des moutons blancs s’agitent, Gambadant vers le littoral Sous l’attentif regard du grand diadème astral Qui les bercent et les excitent, Pour les faire gagner leur point subliminal.
Ils viennent sagement s’échouer sur la plage, Avec un faible bêlement, Et leurs embruns s’en vont frôler allègrement Avec un effronté cinglage, Infligeant aux passants leur éparpillement.
Ces moutons ne sont pas d’habitude aussi sages, Ils se transforment en lions, Pour montrer leurs courroux et leurs rébellions, Ils affolent les équipages, Qui sombrent, sans appel, dans de noirs tourbillons.
Après leur long voyage et leurs péripéties Les vagues viennent s’ensabler, Je veux les écouter, les entendre parler Me raconter leurs prophéties, Pour nos nerveux futurs qui nous font tous trembler.
L’espoir est toujours là pour une aube nouvelle, Pour empourprer notre horizon Et redonner le son du LA au diapason, Pour une paix universelle Qui fera supprimer les guerres sans raison .