L'Eternelle Pendule
Une bataille immense engloutit l’horizon,
L’astre du jour se bat contre le crépuscule,
Le sang des combattants, se répand et macule,
L’univers qui répand des larmes à foison.
C’est un combat égal entre ces deux géants,
Fils d’une même mère, et pourtant adversaires,
L’un répand sa chaleur au sein des hemisphères,
Tandis que l’autre vêt ses astres pétillants.
Bientôt le crépuscule étend son étendard,
Parsemé de ses feux, en signe de victoire,
Il recouvre les cieux de sa mantille noire ;
Le monde s’assoupit dans un épais brouillard.
Un tout nouveau combat commencera demain,
L’astre du jour vaincra, pour éclairer le monde,
Hiver, printemps, automne et l’été font la ronde,
Egrainant lentement les heures du destin.
Ce combat se poursuit pour régler notre sort,
La nuit succède au jour, et les saisons se suivent,
Inexorablement les minutes s’esquivent,
Et joignent les deux fils de la vie et la mort.
C’est ainsi que la vie aborde l’horizon,
Du crépuscule à l’aube au suivant crépuscule,
Nous suivons, sans arrêt, l’éternelle pendule,
Qui guette nos soupirs, de saison en saison.
Assis sur un coteau, j’observe le carmin,
De cette nouvelle aube engloutissant la plaine,
Je peux encor jouir de ce beau phénomène,
Aujourd’hui je suis là ; le serai-je demain ?
2 Octobre 2003