Je me vois galopant sur un bel alézan, À travers le désert sans harnais et sans selle, Je fonce dans le vent qui siffle et m’ensorcelle, Le sable blanc m’emporte au seuil de l’ouragan.
Je vois venir vers moi, vêtu d’un noir caftan, Un cavalier féroce au dos d’une chamelle, En s’approchant, je vois la faucheuse cruelle, Qui me perce le flanc avec son yatagan.
Mais avant d’expirer je regarde en arrière, Et je vois arriver ma Vie et ma Carrière, Qui pansent ma blessure avec l’onguent du sort.
Mon cauchemar s’éteint devant l’aube radieuse ; Je tâte mon côté pour voir si je suis mort ; Mais le sort m'a tiré des mains de la faucheuse.