Ma Chatte
Je regarde ma chatte et ses longues moustaches,
Qui lui donnent un air, un petit peu coquin,
Pendant la nuit ses yeux, deux noires, rondes taches,
Illuminent mon lit de leur regard félin.
Elle est câline et douce, avec ses gentillesses,
Elle vient se tapir, souvent, sur mes genoux,
Elle se met en boule et cherche les caresses,
Et veut mon attention avec ses doux miaou.
Comme tous les félins elle est indépendante,
Elle vient se blottir, tout à fait à son gré,
Mais si moi je l’appelle, elle devient pédante,
Ignorant mes appels avec un air outré.
Elle n’a que cinq ans, ma chatte chasseresse,
Elle aime les souris et les petits oiseaux,
Elle nous les apporte avec délicatesse ;
Il sont toujours vivants, ces tous petits bestiaux.
Son désir de chasser est un instinct sauvage,
Qui perdure malgré son apprivoisement,
Mon épouse, aux souris, donne un bout de fromage,
Aux oiseaux, sains et saufs, quelques grains de froment.
Elle les met dehors avec grande tendresse,
Et leur donne le temps de pouvoir s’échapper,
Avant de relâcher ma petite tigresse,
Qu’on avait enfermée dans la chambre à coucher.
Nous sommes tous les deux couverts de solitude,
Nous trouvons que les jours sont lourds à supporter,
Le temps est plein de vide et d’âpre lassitude ;
Ma femme n’est pas là pour nous reconforter.
Je suis reconnaissant d’avoir sa compagnie,
De l’avoir près de moi, c’est un soulagement,
Devant l’âtre, le soir, elle se réfugie,
Sur mes genoux avec un doux ronronnement.
2 Juillet 2004