Mélancolie d'une Mère Moldave.
Son regard est perdu dans ce miroir limpide,
Elle voit les reflets d’une vie insipide,
Un corps nu, plein d’attraits, dans ce triste boudoir,
Qui va d’un homme à l’autre, pour les plaisirs d’un soir.
Ils ont passé la nuit dans des amours torrides,
Ils se sont partagés des explosions avides,
Ce matin il quitta, comme un voleur, sans bruit,
Laissant quelques billets au chevet de son lit.
Le miroir lui transmet des images arides,
Elle entrevoit les bleus de ses beaux yeux humides,
Fanés par la douleur, aguerris par les pleurs,
Qui montrent leur dégoût pour tous ces beaux parleurs.
Son corps n’est qu’une marchandise,
C’est un objet de convoitise,
Pour hommes, femmes, qui se vend,
Pour supporter son pauvre enfant.
Il est tout seul en Moldavie,
Son coeur est plein de nostalgie,
Bientôt elle essuiera ses pleurs,
Pour alléger ses pesanteurs.
Elle ferme les yeux, pour ne plus voir son âme,
Elle doit retourner, son enfant la réclame,
Elle rêve du jour qui lui rendra son corps,
Bannissant, pour toujours, ses peurs et ses remords.
21 Octobre 2003