Maintenant, très souvent, assis sous mon noyer, Sur un banc du jardin, quand vient le crépuscule, Je dresse le bilan d’un parcours qui bascule Dans un brumeux passé que je voudrai noyer.
Je me rend compte alors qu’il vaut mieux renvoyer Tous ces vieux souvenirs que l’esprit articule, Au règne de l’oubli, car cette pellicule Me donne le grand spleen, et me fait larmoyer.
J’arrive à petits pas vers l’ultime clairière, Et je n’ai plus besoin de faire marche arrière, Ni comptabiliser mon panaché bilan.
Pourtant sous mon noyer, de décade en décade, Je me revois suivant le flux du portulan, Qui m’a toujours guidé dans une calme rade.