Oui, nous irons dormir ensemble
Oui, nous irons dormir ensemble,
Sous un ciel noir et lumineux,
Nous serons seuls, nous serons deux,
A nous sentir libidineux,
Mon coeur s’effrite, mon corps tremble !
Hier j’étais seul, plein de tristesse,
Je n’avais d’autres compagnons,
Que désespoir et tourbillons,
J’étais l’ami des vignerons,
Mon verre, ma seule maîtresse.
Tout hébété, devant le vide,
Je n’étais plus qu’un vieux soûlard,
Je vaguais seul, dans mon brouillard ;
Depuis le jour de son départ,
Je ne pensais qu’au suicide.
Mais ce matin une lumière,
Vint me toucher dans mon malheur,
Une vision comme une fleur,
Vint embaumer mon pauvre coeur,
Et le panser en bandoulière.
Oh, qu’elle est jeune, et qu’elle est belle,
Un ange decendu du ciel,
En cet instant providentiel ;
Adieu mon verre, adieu mon fiel,
Mon coeur meurtri se renouvelle.
Je sens ma sève de jeunesse,
Remplir mon coeur de ses ardeurs,
Elle stimule mes verdeurs,
Détruite par les grands malheurs,
Infligés par une traîtresse.
Tiens-moi tout près, car mon coeur tremble,
Viens effacer tout mon passé,
Faisons un amour insensé,
Je ne suis plus paralysé,
Allons tous deux dormir ensemble !
26 Septembre 2003