J’ai un très grand désir d’attraper ma jeunesse, De lui tordre le cou pour m’avoir déserté, Sans m’en appercevoir, de m’avoir transporté, Dans cet état chétif de si grande faiblesse.
Je vois mes jours s’enfuir avec grande vitesse, Ma carcasse se meut avec difficulté, Mais c’est mon optimisme avec ma dignité Qui me font supporter les jours de ma vieillesse.
J’accepte mes bobos avec fatalité, Un peu de bon humour et beaucoup de sagesse, Récompensent les jours de ma longevité.
Je lui en veux toujours, à ma jeune traîtresse, Pour m’avoir projeté dans l’inactivité Qui progressivement sape ma robustesse.