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Christian CALLY

Rêverie Pastorale

Un tout petit ruisseau, dans le ravin, glougloute,
Il coule gentiment au pied des grands sapins,
Leurs oscillants sommets, qu’un petit vent froufroute,
S’élèvent du ravin en pastoraux refrains.

Cette belle musique offre à la rêverie,
Des élans qui la font survoler les sommets,
Elle plonge l’esprit dans une griserie,
Qui plane dans l’éther comme des feux follets.

Quand tout autre bruit cesse et que la nuit s’avance,
On entend au lointain la flûte du berger,
Qui mêle ses sanglots, à l’heure du silence,
A ceux de l’angélus, du haut de son clocher.

Les doux chuchotements de cette nuit tombante,
Apaisent les esprits au fond de son berceau,
Ils appellent la muse ainsi que la bacchante,
Pour chanter la beauté de son miteux manteau.

Enfin, quand rien ne bouge, au fond de la nuit sombre,
Ce tout petit ruisseau, roucoule dans son lit,
Il s’en va lentement, inaperçu dans l’ombre,
Pour poursuivre, plus loin, son éternel babil.

Un petit vent se lève, les aiguilles s’envolent,
Du sommet des sapins qui chuchotent entre eux,
En de petits ballets, leurs branches batifolent,
Comme des revenants, sous un ciel nuageux.

Bientôt la pluie arrive avec ses goutelettes,
Et les percussions tam-tament leurs tambours,
On se sent entouré de multiples quartettes,
Rivalisant ensemble en de divins concours.

Mais quand l’orage arrive en grande symphonie,
On dirait que Berlioz dirige du podium,
Cet effrayant tableau, cette théogonie,
De tonnerre et d’éclair, ce pandémonium.

Ce site pastoral, devient une géhenne,
Et la nature s’offre un spéctacle effarant,
Les fiers sapins déchus de leur mine hautaine,
Ecoutent leur ruisseau rugir comme un torrent.

24 Juillet 2003