Nous humectons les yeux des cieux et de la terre, Par d’actes ténébreux, indignes et sanglants, Les âmes des defunts ne veulent plus se taire, Ils hantent nos sommeils comme des revenants.
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Tous ces morts sans raison ajoutent leurs venins, Aux heures du réveil, de l’aube au crépuscule, La brume de la guerre assombrit les chemins, Des sommeils étouffés par l’âpre canicule.
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Ces corps déchiquetés par de chefs sans scrupules, Ont atteint, sans raison, leur triste crépuscule, Ils n’ont plus de demains, dans leurs calendriers, Car la mort a vidé, très tôt, leurs sabliers.