Sécheresse
Ma plume est sèche, ami, mon encrier est vide,
Ma page est blanche, ami, mon esprit est aride,
Je cherche dans mon âme, je cherche dans mon coeur,
Je ne vois que la cendre ; où donc est cette ardeur,
Qui m’éclairait jadis d’une lueur limpide ?
Mon inspiration a délaissé ma vie,
Et je n’arrive plus à trouver la magie,
Qui brillait dans mes yeux quand je créais les mots,
Qui venaient recouvrir mes pages de leurs flots,
Et me rafraîchissaient avec leur poésie.
Ai-je tout vidangé du trèfond de mon être,
En chantant mes amours, maudissant le salpêtre,
Qui fait verser le sang des peuples innocents,
Et me plaignant, souvent, de mes ans vieillissants,
Et du mythique espoir de me revoir renaître ?
Ma muse qui venait si souvent dans mes rêves,
Me vient de moins en moins en de visites brèves,
Et me jette, en passant, une miche de pain,
Car elle ne veut pas me voir crever de faim,
Et me trouver sans vie au bord de quelque grève.
Ainsi , mes chers amis, je ne sais plus que dire,
Je suis desespéré penché devant ma lyre,
Qui ne veut plus vibrer pour alleger mon coeur,
Qui souffre ayant perdu cette ancienne vigueur,
Qu’il avait jusqu’a hier pour cette soif d’ écrire.
12 Mai 2005