Séduction
Rêver pour le plaisir, rêver aux beaux instants,
Quand on faisait l’amour aux jours de nos printemps,
Regarder la nature et sentir son arome,
Cette éphémère fleur qui fuit comme un fantôme,
Mais qui laisse, pourtant, des souvenirs latents.
Ces souvenirs enfouis dans un poudreux tiroir,
Toujours omniprésents, chaque jour, chaque soir,
Rangent derrière nous nos printemps, nos automnes,
Et nous mènent au seuil d’un hiver monotone,
Qui s’approche au galop pour nous dire au revoir.
Quand nous nous promenons inhalant à foison
Les capiteux parfums, de saison en saison,
Nous traversons l’amas des stades de la vie,
Avec ses hauts, ses bas, ses moments de magie,
Ainsi que ses instants imprégnés de poison.
Le parcours d’une vie est un constant écueil,
Il nous fait trébucher du berceau au cercueil,
Nous espérons laisser, sous un saule qui pleure,
Un nom pour décorer notre ultime demeure,
Et quelques petits mots pour flatter notre orgueil.
Nous rêvons plus souvent de ces distants hiers,
Qui réchauffent nos coeur pendant nos froids hivers ;
Nous revivons ces jours, pleins de reconnaissance,
Egrainant les fragments, depuis notre naissance,
Qui guident nos parcours dans ce monde pervers.
La longueur d’une vie est un rêve qui fuit,
Un petit feu follet qui s’éloigne et qui luit ;
Nous voulons l’attraper pour nous le mettre en poche,
Mais il n’est qu’un mirage, un revenant fantoche,
Qui pour un bref moment, nous leurre et nous seduit
20 Novembre 2005