L’ombre qui tombe sombre, au fond des noirs décombres, De mon âme qui pleure à l’approche du soir, Je vois un avenir avec ses voiles sombres, Eteindre ma bougie avec son éteignoir.
Mon passé me soutient et me sert de béquille, Car depuis ma naissance, du fond de mon berceau, J’ai toujours clopiné pour sauver l’escarbille, Qui ne perdra son feu qu’au seuil de mon tombeau.
Le futur est si court, je n’ai que ma mémoire, Qui refuse souvent de vouloir soutenir, Mon raboteux parcours, vers un sort transitoire, Qui vague lentement, au fil du souvenir.
Mais avant de tirer, enfin, ma révérence, Je voudrais ressentir quelques autres printemps, Pour jouir la chaleur qui nourrit mon enfance, Et qui chauffa mon coeur de feux incandescents.
Mais je vois le printemps devenir crépuscule, Les heures du séjour arriver à leur fin, Quand le glas sonnera dans la Grande Pendule, J’irai, très calmement, rejoindre le divin.