Je me souviens encor, ma belle et chère amie, De ces beaux jours d’antan, de ces jours de printemps, Lorsque nous butinions comme deux fous amants, Les sucs pleins de plaisirs de notre jeune vie.
Je garde dans mon coeur ces jours de poésie, Ces jours qui nous donnaient des moments haletants, Mais l’ombre et le chagrin, hanté de contretemps, Ont fait que notre amour ne fut qu’une utopie.
C’est soixante ans déjà du temps de nos amours, Puis-je te demander, te souviens-tu toujours De ces charmants instants quand tout était tendresse ?
Maintenant que la neige a rouillé tous mes os, A travers le brouillard, je pense à ma jeunesse, Des larmes de regret coulent sur tes photos.