J’ai traversé depuis le jour de ma naissance, Vingt huit mille neuf cent quatre vingt quatre jours, Un bel anniversaire pour ce très long parcours, Qui me fait déguster, l’âge de sénescence.
Je veux remercier, avec reconnaissance, Les cieux qui sont venus, souvent, à mon secours, Quand j’en avait besoin, pendant mes longs labours, Et qui m’ont fait franchir cette extrême distance.
Le sablier s’écoule avec rapidité, Je compte mes demains avec sérénité, Et je vais de l’avant de l’aube au crépuscule.
Verrai-je trente mille aubes à l’horizon Avant d’escalader le dernier monticule, Et traverser le Styx avec mon balluchon ?