Un Monde Parallèle
Je me vois traverser la face du miroir,
Désemparé, je suis dans un monde tout noir,
J’entends un grand silence attaquer mes oreilles,
Qui bourdonnent sans fin comme un essaim d’abeilles.
J’entends, aussi, mon coeur battre comme un tambour,
Soudain du fond du noir je vois un petit jour,
Qui s’avance vers moi, mais qui change de forme,
Tantôt un petit point, tantôt un oeil énorme.
L’oeil explose et m’étreint de mille petits feux,
Qui clignottent sans cesse, avec des éclairs bleus,
Ils changent de couleur avec des étincelles,
Allant du rouge au vert, assaillant mes prunelles.
Bientôt je vois les murs s’avancer grimaçants,
Je les entends lancer des rires menaçants,
Mon souffle saccadé de peur claustrophobique,
Veut fuir cet iréel monde fantômatique.
Je veux crier, huler, mais je n’ai pas de voix,
Mes os me font très mal, broyés par ces parois,
Qui s’entassent sur moi detruisant ma moelle,
Je vis un cauchemar d’un monde parallèle.
Je veux retraverser la face du miroir,
Mais ma vie est sucée au fond d’un entonnoir,
Je suis pris de frissons, j’ai froid et je transpire,
Et je me sens sombrer dans un profond délire.
C’est alors qu’une voix tendre et pleine d’amour
Me susure à l’oreille un langoureux « Bonjour »,
Un bras vient m’enlacer et gentiment me berce,
Le cauchemar s’enfuit, et moi je retraverse.