« Quoi ! mes chants sont-ils téméraires ? Faut-il donc, en ces jours d’effroi, Rester sourd aux cris de mes frères, Ne souffrir jamais que pour soi ? Non, le poète sur la terre Console, exilé volontaire, Les tristes humains dans leus fers ; Parmi les peuples en délire, Il s’élance, armé de sa lyre, Comme Orphée au sein des enfers ! » Victor Hugo. Odes et Ballades Ode Première Mars 1821. ************************************************************
Vider mon Carquois
En tant que citoyen du monde, Je veux vider tout mon carquois, Sans, pourtant, être discourtois, Avec un apte ésprit de fronde.
C’est avec une foi profonde, Que je m’exprime quelquefois, Et je deviens le porte-voix D’un mode qui se dévergonde.
Avant d’aller chez mes aïeux, Je veux vous faire mes adieux, Et vous lancer toutes mes flèches.
Nous traversons des jours d’effroi, Et je vous offre mes flammèches, Car je ne peux pas rester coi.