Je me sens très heureux d’arriver à mon âge, Et de cahin-caha, jouir mon hivernage, Je me vois bien assis parmi les grands-papas, Et je laisse tomber ceux qui ne m’aiment pas Car je n’ai plus besoin d’un constant entourage.
Lorsque chaque matin je regarde l’image, Que le miroir me rend de mon très vieux visage, Je la regarde fier, sans aucun embarras, Car ce visage exprime un parcours sans tracas, Les rides et les creux ont fait un bel ouvrage.
Je retrace souvent les jours de mon voyage, Ces jours qui m’ont donné ce long pèlerinage, Avec beaucoup de joie et peu de branle-bas, Qu’a mon âge me font pousser de grands hourras, Pour espérer d’avoir un doux atterrissage.
Sur des sables mouvants, j’ai suivi le mirage, La course fut ardue et je lui rends hommage, Pour m’avoir dirigé vers mon but pas à pas, A travers le désert, la neige et le verglas , Et par surcroît m’a fait le cadeau de mon âge.