Est-ce d’avoir trop aimé Ou d’avoir seulement vécu Trop d’amours incomprises Que tes lèvres jadis Si fraîches et délicates, Boutons de roses A peine écloses En d’inavouables désirs, Se sont maintenant alourdies Dans une moue méprisante Et deux grands plis d’amertume Volés aux mauvais jours ?
Est-ce d’avoir vu trop de misères Ou subi d’inhumaines souffrances Te laissant impuissante, Toi l’indomptable, Que tes yeux si clairs Comme inondés de lumière Se sont maintenant ternis Et blottis dans un nid de rides A l’ombre de tes cernes bleutés ?
Est-ce dans l’ombre du miroir Que tu proclamais fidèle Et asservi à tes caprices Et à tes moindres désirs Que ton regard de braise s’est éteint ?
Est-ce dans ses reflets Métalliques et glacés, Témoins de l’éphémère, Que tu voulais accrocher Pour l’éternité La beauté d’un visage Et la finesse de quelques traits Aux grâces infiniment exquises, Belle marquise ?