Dans la chasse au passé Restée toujours ouverte L’Avenir est maître d’équipage Pourtant la meute bruyante Qui traverse les âges A la poursuite des souvenirs Ne pourra jamais franchir L’orée du bois Où l’étang endormi S’est figé sous la glace D’un oubli sans rides Estompées dans l’ombre D’un jour qui meurt Avant que naisse la nuit
Hélas l’invité d’honneur Et le grand veneur En redingote à boutons dorés Venus en tenues chamarrées Goûter les cruels plaisirs Que leur offre la vie Dans son cirque de plein air N’assisteront pas à la curée
Le chant éclatant du cor Cuivré comme une parure d’automne Ne sonnera pas l’hallali Pour « servir » l’animal épuisé D’un sanglant coup de dague Et n’étouffera dans ses harmonies Ni le silence de la mort Ni les adieux des piqueurs Aux triomphants sourires Perlés d’éclats de rires.