Avant qu’il ne s’éteigne Je confierai mon dernier souffle Au feu des enchères Où brûleront les flammes Vacillantes et fumeuses De trois chandelles.
Si les enchères s’envolent Avant que soit mouchée La première chandelle, Le jeu en vaudra la peine Monsieur le commissaire.
Je reprendrai mon corps Seul, non accompagné, Et sans biens à venir, Pour lui redonner goût à la vie Une minute de plus Et ne pas le laisser vieillir Entre les mains avides Des marchands de souvenirs.
Puis, sans remords, Sur la place du marché Je vendrai mon dernier mot Au plus hâbleur des camelots Pour qu’à l’heure de ma mort Mon âme ait toujours raison De croire en son éternité !