Des ombres passent Toujours bleues Comme les cernes de tes yeux Des ombres passent Évanescentes et silencieuses Comme les rêves qui fulgurent Dans ton regard noir Qui jette un dernier trouble Guetté par le sommeil Sous la trame fragile Des idées arrêtées Au cadran de la nuit
Tout est calme Dans les ombres assagies Des rideaux qui palpitent Et se gonflent d’une brise marine Tu dors nue et sans voile Affalée sur ton lit Dans les longs plis des draps Métamorphosés en cordages
Les grands bateaux sont au port Bercés par le silence Prêts à appareiller… Et c’est toi qui voyages Au pays de tes rêves Où tu subis les calmes plats Et affrontes les tempêtes
Demain à ton réveil Ne me cherche pas Demain comme les ombres Je ne serai plus là.