Sur tes ongles de verre Qui tracent le chemin de mes veines Sur la cendre de ton visage Où affleurent tes yeux gris Couleur perle nacrée Qui me parlent tout bas Avec infiniment de douceur Et d’humeur vagabonde Je dessinerai une pluie d’étoiles Que je noierai dans les flaques noires De tes nuits de silence Sous le regard torve De quelque femme jalouse Enlaidie par si grande beauté.
Tous les oiseaux à naître Briseront leur coquille mouillée Et te fixeront d’un œil cerclé d’or Et tu auras peur Du rire de la pluie Et le vent colportera ta voix mutilée Sur les fronts de mer désorientés Sur les falaises échevelées Sur les nuages parvenus à l’âge De leur dernière métamorphose Avant l’apothéose Ou la chute infernale Sous le regard insoutenable Des soleils brouillés.
Nous partirons ensemble Pour un autre voyage Au-delà des collines impavides Et notre aile aussi grande Qu’une larme sans arme Qu’une larme seule Sans l’ombre d’un trépas Nous portera à hauteur du silence Entre l’Alpha et l’Omega Dans les grands arbres blancs Où dorment les grands rêves Sous la clarté du jour.