Pour étancher sa soif Un soleil au cœur ardent Et à l’âme de plomb Percée de mille bouches en feu A bu dans une étreinte glacée Toutes les larmes des fontaines.
Si cette soif était d’amour Pour toutes les statues Des fontaines de Trévise De Sienne, de Florence Ou bien de Versailles Ses baisers seraient mortels Et marqueraient à jamais La fin de tous les étés.
Plus une goutte d’eau fraîche Ne coulerait au fond des vasques Et plus aucune statue Ne pourrait nous offrir la grâce D’échanger un dernier regard Entre les jeux de lumières Des eaux claires Et l’ombre fantasque Qui s’endort le soir Dans les eaux noires.