Tandis que toi, mon petit, Mon petit bout de chair Tendre et rose, Tu as grandi, grandi… Sans doute trop vite Dans l’ombre de mon chapeau Aux larges ailes retroussées (un peu comme les tiennes) Quand elles flairaient -il faut le dire- L’air frais du petit matin !
Mais un jour de grand soleil Et de grand vent, aussi, Ces ailes, celles de mon chapeau, Ont pris leur envol, éprises de liberté… Et tu t’es retrouvé nez à nez -on peut le dire- Avec les rayons solaires D’une impitoyable cruauté !
Et depuis ce jour, mon petit, Tu as cessé de grandir. Mais tu as rougi, rougi… Puis noirci, noirci… à l’ombre des rides Qui envahissaient mon front. Alors, n’oublie pas de dire Au petit bout de chair Tendre et rose Que portera ton fils Ce que disait grand-mère :