Si notre humanité devait être menacée Un « petit prince » quittera-t-il sa planète bleue Pour nous sauver de son regard étonné ?
Et s’il se pose un jour au milieu du désert Comprendra-t-il qu’ainsi est devenue la terre Dans sa chair et dans son sang Et dans le cœur des hommes Depuis qu’il l’a quittée Avant l’instauration des supranationalités Et d’un gouvernement mondial Grand coordinateur de nos vies Avant que ces pouvoirs à échelle surhumaine N’aient lentement étouffé nos consciences En diluant nos responsabilités ?
Et si dans ce désert Les ténèbres de la nuit L’emportaient sur la clarté du jour Ce petit prince nous enverra-t-il Un allumeur de réverbères Pour éclairer nos consciences nouvelles ?
Si l’homme persiste à croire Tant est grande sa soif d’absolu Que d’une lointaine planète Viendra son ultime salut S’il refuse de suivre le destin Qu’il s’est lui même tracé
Si ses ordinateurs reliés en réseau A un grand serveur interplanétaire Ont effacé sa propre mémoire En bons serviteurs mais mauvais maîtres…
Alors il faudra que par miracle naisse Dans un corps subtil de lumière Habité par un cerveau interstellaire Une vie autonome et solitaire Une sorte de conscience universelle Faite de pure mémoire Et de souvenirs colorés De toutes les existences passées Et de tous les rêves à venir.