En amour la belle n’est pas rétive Et serait même un peu hâtive Mais à l’heure tardive où tu arrives Il faudra pour la séduire Commencer par lui offrir Pour les reflets de son miroir L’image troublante de ton regard.
En amour la belle n’est pas farouche Mais si tu veux que ses lèvres s’entrouvrent Délicatement comme une fleur Dans la fraîcheur de la nuit Que sa bouche mutine s’égare Et butine la moiteur de ta peau Redessinant les formes de ton corps Qui peu à peu s’affole Jusqu’à ce qu’amour s’ensuive N’attends pas que le jour se lève Et chasse tous les rêves Comme le soleil matinal dissipe la brume Ou fait fondre la neige.
Il sera trop tard pour inventer des « Je t’aime ! » Car au petit matin tomberont les masques Les plus fantasques de la fête La belle te verra avec d’autres yeux Et dans les reflets de son miroir L’image troublante de ton regard Se sera, hélas, évaporée !