L’air un peu hagard Sous ton masque défraîchi Paré de plumes d’oiseaux Pour cacher ta laideur Tu sors d’un long sommeil Aussi long que la mort Et tu offres au costume de feuilles Qui te collent à la peau Cette diaprure matinale Belle comme une enluminure d’un autre âge. Et c’est la forêt tout entière Qui renaît à la vie.
Puis tu ouvres la danse Comme on ouvre le silence Sur les chemins forestiers Semés de pierres blanches Qui brillent d’un éclat inconnu.
Car c’est ainsi que nous est né Ce grand jour nouveau Marqué de pierres blanches Et beau comme une résurrection Pour qu'enfin vive la nature Que de vieilles générations d’enfants Aux yeux percés d’écrans d’ordinateurs Apprennent lentement à découvrir.
N’est-ce pas toi le nouveau dieu Pan Ce dieu de la nature Dont on prétend que le chant de la flûte La « Syrinx » des nymphes et des satyres Aurait tué le chant des oiseaux Pour nous rappeler la laideur De la planète bleue ?