Nous marchions au bord d’un étang Quand soudain tu m’as lâché la main Pour lever les yeux Vers un seul nuage Courant sur l’horizon.
Et je n’ai plus entendu ta voix Perle d’eau cristalline Chant à jamais perdu Dans le rythme nouveau De nos pas désunis.
Et le premier oiseau Qui s’en est ému Sans pousser un cri A troublé d’une ride L’eau grise fuyant sous les roseaux.
Je découvrais en toi Pour la première fois La folle ivresse poétique D’un cœur qui ne bat Que pour les nuages blancs Ces voyageurs incontinents Que je portais aux nues Les jours de grand vent !
Pour les cueillir sans larmes Je les fauchais avec les ailes De ces oiseaux géants Qui volent très haut dans le ciel Loin des étangs.
Depuis le jour où j’ai perdu ton chant Je n’entends plus qu’un bruit blanc Au bord des étangs.