Adieu les mots va-t-en guerre Pleins de bave rageuse et outrancière Tout engrossés d’orgueil !
Je n’irai pas rompre en visière Et me livrer à la vindicte familiale Dans un combat qui n’est plus mien En cherchant sous ton armure de silence D’autre vérité que la tienne.
Je n’irai pas sournoisement m’abriter Sous l’aile complice d’un papillon jaune (*) Butineur de lettres fraîchement écloses Ou bien à l’ombre d’un post-scriptum Lancer des conseils allusifs En guise de nouvelles piques.
Si j’avais quelque chose à dire Que tu puisses comprendre Je n’irais pas te le faire dire Par quatre chemins de vérité Car à la croisée de ces chemins Soufflent quatre vents mauvais Emportant quatre sons de cloche Dans un chant de discorde.
Fais briller ton armure de silence Ô toi, fidèle chevalier sans armes ! Jusqu’à ce que son éclat T’affranchisse de toutes les servitudes Et te serve de laissez-passer Dans un monde meilleur !