Ses gros yeux myopes Auréolés de mille grâces poétiques (Mais un peu glauques) Fouillaient l’ombre des mots Et son nez se posait Au bout de chaque vers fleuri Pour sentir sur le papier L’odeur des rimes parfaites Qu’on pourrait mettre en musique En se gavant de tendres illustrations.
Ah ! ces rimes bien faites Devenues ses maîtresses Menaient le vieux poète Par le bout du nez.
Toujours à la recherche D’un calembour lourd Ou d’un jeu de mots Digne de l’Almanach Vermot.
Toujours en quête D’une sonorité parfaite Et du nombre de pieds Imposé par le sonnet.
Qu’importe le fond Et toutes ces mièvreries Avec leurs rêves inassouvis Leurs amours pour la vie Rimant avec toujours, toujours.
Qu’importe le fond Puisque dans cette vie en rose Où tout le monde crie « bravo, bravo ! » On ne voit que la forme. Mais, dis-moi, ami poète Que reste-t-il d’une forme sans fond ?
« Merde » s’est écriée la muse « J’ai oublié la vidéo »!