Te souviendras-tu Du vieil enfant que tu es resté Et qui a laissé s’enfuir Ses années de jeunesse La tête toujours pleine de chimères Et de projets de retour au pays Où une autre famille Ouverte et chaleureuse T’attend et t’appartient
C’est la famille que tu avais quittée Sans larmes et sans bagages Pour cette terre de France Prétendue terre d’accueil, Imbue des beaux principes Qui brillent aux frontons des mairies : Liberté, Égalité, Fraternité Et des Droits de l’Homme A la face du monde proclamés Mais sans cesse bafoués Pour cette terre de France Qui ne t’a rien donné !
Même si ton silence devait être le fruit D’une longue complicité Avec ceux qui prétendent t’aimer, Pars avant qu’il soit trop tard Mais ne laisse pas ta fille Le cœur en rade Et encore innocente Grandir dans l’ombre tutélaire De ceux que tu laisseras derrière !