Le ciel et la mer Allument le même incendie Dans les vitres profondes Des petites maisons blanches.
La plage désertée Révoque l’horizon Derrière les rochers noirs Où l’eau s’est retirée Pour offrir en son miroir Les dernières flammes du ciel Et l’image de la nuit.
Dans un silence complice La nuit avance, La conscience s’effrite, Le regard part à la dérive Sous la paupière alourdie Guettée par le sommeil.
La pendule sort de l’ombre A petits pas feutrés, Chuchotant le temps compté Sur la face lunaire De son cadran d’émail. Et son cœur mécanique Aux engrenages d’acier Finement découpés Broie du temps… I-ne-xo-ra-ble-ment.
Le pêcheur épuisé dort. Entre deux marées La nuit visitant le port S’est prise dans les filets Etalés sur le quai.