La brume a dénoué son écharpe livide, Noyant dans la grisaille entrepots et hangars. Dans son galop pressant,tel une bête avide Le fleuve en rut,se cogne le long des murs blafards.
Les quais sont envahis de monstres légendaires, Grues d'acier aux muscles de robots Que l'on croirait sorties d'espaces lunaires, Explorant de leurs cros le ventre des cargos.
Du pont de filin et de béton surplombant Les eaux noires de l'estuaire,que le vent déchire, Je laisse tomber mes peurs et mon corps nonchalant Vers le vide,dans ces eaux froides que le vent étire