Va cancer va Pousse plus loin et plus fort encore Tes bataillons haïs Tailladés stipendiés massacrés incompris Va cancer va tu fais plaisir à voir Ta révolte est la mienne cancer Tu es l'avant-garde De la matière cellulaire en révolte Va cancer va ronge nos chairs paricides Saturées de mythes gorgées de sombres chimies Va cancer va que claque dans ton poing L'étendard de la vie trahie Que meurent les nouveaux prêtres Sur les autels des laboratoires Que meurent les adorateurs du nouveau culte Que meurent les infâmes sectateurs Et se dessèche le sexe puant de leur cerveau Plongé dans le ventre chaud de la matière Va cancer va que crèvent dans des hurlements De souffrance aveugle Ceux qu'irrite la sagesse lente de l'esprit Et qui à la patiente et perspicace édification de la pensée Ont préféré le sanglant viol de la dissection De l'autopsie de la chimie des microscopes Va cancer va et ne m'épargne pas Car étant homme moi-même chaque soir Pour museler l'Obscur J'ouvre le ventre à une fleur Je lui compte les ovaires deux Je lui casse les bras quatre Je lui détaille les étamines huit Lui arrache le sexe et l'humilie Criant pistil Pour finalement serein de tant de science M'endormir dans un grand baîllement