Comme naissent les moraines Lentement De l'agonie des montagnes Lentement pierres Lentement sable Avec ce râle d'agonie du sable Captif du temps au sablier Lentement Letement à la noria du dire Tourne l'âne Et coulent les rêves d'acier Dans les lingotières lourdes Lourdes étonnamment Du verbe
Mais que grince la poulie Au manège Et se torde Et souffre Et se déchire La trame vitale Car sur l'aire circulaire Du magma essentiel Où il se cherche L'âne aussi est aveugle Qui s'appelle moi Et obstinément puise le verbe Aux nappes du subconscient