Je ne te cueillerai jamais de l’églantine, Les papillons soyeux iront de fleur en fleur Sans être dérangés pendant qu’ils les butinent. Ils garderont pour eux ce bouquet de bonheur.
Seule la libellule écoutera à souhait, Assise à tes côtés, très tôt dès le matin, Le murmure incessant, égal, et obstiné Que produit sous la brume un ruisselet lointain.
La montagne est si belle quand ton ombre est dessus, Qu’on la voit sur la mousse ou les cailloux dressés, Au son d’un grand troupeau ou bien d’un angélus. C’est une immense paix qu’on sent dans tes pensées.
Le ruisselet gonflé a emporté le pont. Tu vis de ton côté, moi sur cette colline, Les pas fixés sur les chemins que nous suivons ; Je ne te cueillerai jamais de l’églantine.