Bohémiens qui passez sur les chemins de France Arrêtez pour un soir vos chariots cahotants Près de quelque village où vos pas nonchalants Ont poussé la tribu pour un peu de pitance.
Lorsque monte le soir et que naît le silence, Accroupis et blottis autour des feux sanglants, Vagabonds éternels, baissez vos yeux luisants Pour chanter à la nuit votre antique romance.
Sous les feux de la nuit laissez fuir le refrain Qui naît de la guitare et du vieux tambourin Pendant qu'avec ardeur dansent les bohémiennes
Aux corps souples et fins qui se cambrent aux feux ; Les vieux au teint cuivré psalmodient leurs antiennes Les mêmes qu'autrefois psalmodiaient leurs aïeux.