J’ai grandi sans savoir, sans vraiment te connaître. Je te rêvais, je t’espérais, je t’attendais. Mais c’était pour mon « bien » qu’on t’a fait disparaître, Dans l’ombre du secret. Même là je t’aimais.
Aux yeux de tous les gens, tu étais mon parrain, Et pourtant c’est de toi que j’avais hérité Mon sourire et ma joie et mes yeux pleins d’entrain, Mais le savoir n’a pas force de vérité.
Car tu as été nié, ma mère t’a renié, Tu as refait ta vie, tu as eu des enfants, Et quand je t’ai cherché, c’est eux que j’ai trouvés, Qui m’ont appris ta mort au bout de ces trente ans.
Tu es parti trop tôt. Et mon chagrin est grand De n’avoir pu te dire à quel point tu comptais. Je veux te le crier même à travers le temps Et dans la mort, tu es mon père à tout jamais.