Madame l'autre jour arpentant la campagne, Promenant cet ennui qui partout m'accompagne, J'entendis le murmure juvénile d'un ruisseau Auquel votre voix faisait comme un écho.
J'avançais vers la berge couverte de roseaux Approchant de l'ondine qui chantait dans le flot Et j'aperçus alors sur le mercure de l'eau Cet endroit qu'on appelle déjà plus votre dos,
Césure qui sépare les deux hémisphères, Qu'on décrit autrement en langage vulgaire, Permet en s'écartant d'apercevoir le fruit Qu'on doit, de préférence, consommer au lit.
Qu'il soit mûr, qu'il soit vert, il fait toujours l'objet En été, en hiver, de quêtes passionnées. Qu'on soit vieux, qu'on soit jeune, on aime le goûter Mais il vaut mieux savoir comme il faut l'apprêter.
J'invente pour cela de nombreuses recettes Qu'on trouve sous la main pour l'en-cas, pour la fête, Mais je vois chère madame que vous brûlez d'envie De montrer votre science, de donner votre avis
Et comme nous approchons de la saint Valentin Entre vos mains expertes je confie mon destin Sans attendre demain je vous prête ce vit Qui sous vos doigts agiles et selon votre envie
Se montrera habile et parfois sans détours A conduire le déduit aujourd'hui et toujours Madame vous voyez le hasard nous sourit Pour la saint Valentin, ouvrez- moi votre lit.