M’font rigoler ces jeunes qui partent sur les flots En vantant des conserves de boîtes d’haricots, Moi la route du rhum j’la fais sans écriteau Dans les bistrots du port, les bars, les caboulots.
Je bois en solitaire, pas besoin d’équipier, Mais parfois un sponsor me paye une tournée. Je m’offre les Antilles, Saint Domingue et Cuba Et sans tracer ma route à l’aide d’un compas.
Mais si je reste au sec parfois je me répands, Surtout quand les trottoirs ondulent sous la houle Alors que les façades roulent distinctement, Mais je franchis le cap, je me rince la goule.
Je repars vaillamment, en tirant quelques bords, Vers le phare d’un bistrot où m’attend le magnum De la victoire pour l’homme, qui arrive à bon port, Qui a battu l’record de la route du rhum.