Admettons que je devienne très riche… Je mènerais une vie des plus chiches... Avec quelques pois et parfois des racines Pour tout repas.
J’aurais tout mon avoir en billets Et j’en mettrais dans un matelas Bien rempli, bien replet Pour éviter les rapines. Le soir je m’y coucherais Dormir sur son argent C’est la meilleure des médecines Et en pensant aux indigents Quelle joie, quelle délectation !
J’aurais de très gros cigares De la taille des barreaux De mon vieux fauteuil crapaud et je les fumerai au lit Avant de m’endormir Et un jour, un mauvais hasard ! Mon cigare y mettrait le feu Moi rêvant à ma fortune.
Ayant refusé leur calendrier Les pompiers ne se seraient pas pressés… Tout aurait brûlé de la cave au grenier ! De moi on ne retrouverait que bien peu Quelques couronnes ou quelques bridges Juste à côté d’un vieux bol de porridge Et la monture de mes lorgnons Que j’avais acheté d’occasion…