Avec un caillou dans la chaussure, on ne peut pas marcher content ; Si l’on veut poursuivre son allure, on doit l’ôter sur-le-champ ! M’accroupissant pour le faire sans voir que j’étais en travers de l’accès au parking souterrain. Au lieu de me héler du klaxon : « Rare signe d’élégance c’est certain ! » Une dame descendue de son véhicule et sur de hautes bottines, perchée ; Apparût dans mon champ de vision Quand levant la tête, incrédule Je vis ses longues jambes fuselées. Elle me dit : « Monsieur vous gênez, vous êtes devant l’entrée du parking des oliviers » Moi je n’avais rien capté ! Je ne pouvais que la regarder… en douce, ses cheveux qui flottaient au-dessus de moi et sa robe si près du corps, couleur oui ! Vert olive ; donnant une continuité provençale de son accent à ses habits ! Alors que penaud vite je me relevais rougissant sous l’opprobre en heurtant la belle vite craintive, et prenant des allures de vestale. Vif, je la retins : par l’occasion, ravi Tandis qu’elle basculait… Et me tombait dans les bras ! Et vous me croirez ou pas Depuis ce jour-là On ne s’est plus jamais quittés Sauf parfois pour garer La voiture au parking souterrain Car ma belle trouve que ça craint ! Que ça sent l’urine, les divagations de vieux chien ! Quant au caillou que je n’avais pas encore ôté Je l’ai bien sûr récupéré Je l’ai fait polir ! Je l’ai fait sertir ! Sans m’arrêter A la perplexité Du bijoutier. Et je l’arbore fièrement au poignet Comme si j’avais là tout mes quartiers De noblesse ou de notoriété ! Car, vous vous en doutiez, c’est de l’olivine Censée favoriser l’amour et les coups de foudre Je vous connais vous les incrédules, je devine Que vous allez avoir du grain à moudre Pour trouver une explication raisonnable Pas de problème ! Pour ma part je préfère les fables !