J'errais seul dans le dédale des rues Tenant un cap imaginaire au sud Je n'aimais rien tant que ma solitude Nourrie de tant de chemins parcourus Les gens s'avançant dans leur cocon de soie Toujours évitant l'autre, c'était chacun pour soi Un ballet bien réglé, la musique des bolides Halte aux passages cloutés, les fleurs humides Des parterres délaissés en pied-de-mur Et aux devantures. Quelques fleurs sauvages assez rares Quelques fleurs sages, décor avare. De la brique partout dans tout les tons surtout Les bruns, les roux, les sombres De la brique pour tout. De la pierre aussi parfois En chaînage d'angle, dans l'ombre Aux ouvertures. De la pierre qui se voit De la pierre qui s'la pète Et moi tendant la tête Au crachin micrométrique Qui… luisant sur les briques Qui…brillant sur la voie hésitante Des dallages descellés; Qui… glissant à la cloche du Tram. Un rayon de soleil solide, éphémère Se demander ce qui se trame ? Verra-t'on bientôt le débonnaire Hiver ou sa colère ! Dénudant les frondaisons Coup de grison Coup de grigou Coup de grisou!