Je sortais les mots de mon chapeau Riches et à profusion ! Et même frémissant un lapereau Fébrile de confusion ! Puis tous, nous nous égayions dans la colline Un vrai vol d’étourneaux ! La neige lacérait les ravines A grands traits, au couteau ! Il y avait les joies anciennes… Quand tu sortais du carton à chaussures Les santons de couleurs du bord des lèvres au bout des doigts Et moi te regardant, j’étais sûr De lire à ta pâleur A tes grands yeux d’enfant grandie pour moi ! Puis j’ai su, j’ai pensé qu’il n’y aurait plus jamais de joie. Puis viendra celle je crois qui peut tout reconnaître, qui pourrait… Et je sortirai les mots de mes poches. Et je taillerai mes crayons. J’irai chercher les couleurs au porche, si familier, où mes pensées fourmillent et sont légions. Et tous, nous nous égayerons dans la colline comme un vol de moineaux Le soleil au-dessus des ravines, faisant miroiter l’eau.