Ce matin je me lève plein d’espoir Ayant eu je crois une riche idée Voilà m’sieur l’assureur, j’ai une nouvelle fiancée Je veux me prémunir…Enfin je voudrais l’assurer Et « l’autre » me regarde, louchant sur sa cravate rayée Avec dans ses yeux une vague lueur effrayée L’assurer ! L’assurer ! Comme vous y allez… On assure le poignet ou le coude d’un tennisman La voix d’un chanteur à succès Ou les jambes d’une danseuse-étoile On assure sans le moindre délai Les fisc-louteries de Florian Pagnit*, Les moustaches de Salvador Daly, Mais le produit d’assurance que vous demandez Assurer une personne dans sa totalité…Désolé, Nous n’avons rien de tel dans la maison. Même chez les suisses, faites vous une raison ! On ne peut pas assurer Une nouvelle fiancée. Mais monsieur l’assureur, c’est inepte, injuste. Vous assurez volontiers en pièces détachées Alors pourquoi pas dans la totalité ! Ma fiancée, comprenez ! Elle est tout à la fois : ma sirène Car dans l’eau c’est une vraie reine ; Mon petit oiseau de paradis Avec elle je ne suis plus en survie, Et du soir au matin je souris. C’est mon myosotis, mon petit cabri ! La fleur de mon secret jardin A laquelle je pense soir et matin. Une danseuse, un colibri, un cabri, Qui a mis mes yeux à l’abri De la noirceur du monde ; Et dans mon cœur une joie profonde. Et « l’autre » me regarde desserrant sa cravate rayée Nous n’assurons pas non plus les sirènes… Par contre pour les oiseaux de paradis, j’ai un barème !