Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

christian PONCEBLANC

95 - L'homme

L’univers est issu d’une musique qui naquit par le plus grand des hasards du dépit capricieux d’un dieu très ancien ; Le plus antique des dieux antiques qui ruminait son chagrin et pleurait des cordes entre deux branes d’univers.
Son chagrin, résultat de l’ultime combat des dieux primitifs dont il était sorti vainqueur mais seul rescapé; Ce chagrin s’accrût et s’accrût à mesure que s’appesantissait sa solitude…
Et la musique née de ses pleurs enfla et enfla encore ! Comme pour tromper l’ennui, elle joua à faire danser les débris d’anciennes galaxies.
Et les débris de galaxies se rapprochèrent jusqu’à se réchauffer assez, se toucher presque et après avoir résonné dans le chant de la musique des pleurs se pourvurent bientôt presque en écho de leur propre musique.
Et une nouvelle étoile se leva, née de la musique des très anciens débris de galaxies.
Et cette étoile réorganisa son arrière-cour en un cortège de planètes pimpantes qui lui faisaient la cour en lui tournant autour.
Et la musique née du hasard retourna près de son ancien dieu et lui dit : « vois ce que tu as créé dans
ton dépit et pense donc à tout ce que tu pourrais créer aussi dans la joie »
Le dieu se prit à réfléchir et il fusionna les deux branes d’univers créant un nouveau départ d’univers parallèle et s’en fut avec…

Pendant ce temps le nouveau système solaire, stérile au départ recevait des flux de poussières, de débris, de souvenirs aminés, de mémoires enkystées des très nombreux avatars des univers proches ou lointains disparus depuis, peu ou prou plus ou moins longtemps.
La joie de la musique qui subsista après la création du système solaire était une force qui s’orienta dans le prospect de la vie ; accrétion des flux de poussières, de débris, de souvenirs aminés, de comètes congelées : vie nouvelle mais pour autant remplie de vieilles idées, de très vieilles pensées fossilisées…
Et la vie crût et s’accrût et finit par remplir une des planètes idéalement située ni trop près ni trop loin de son soleil.
Et au sommet de cette vie, l’homme qui bien que connaissant le rayonnement fossile, n’avait aucun souvenir de la joie de la musique initiale et n’éprouvait ni précaution ni respect ni compassion envers les autres formes de vie que la sienne. Il finit par faire disparaître tout ce qui n'était pas humain et quand il se trouva tout seul sur l'arbre de vie ; Une terreur l'envahit à tel point qu'il coupa la branche sur laquelle il était assis et déclara officiellement son espèce éteinte avant de tomber dans le néant.