Le monde était devenu bien vieux Pas de quoi tenter les envieux Le soleil pale et lointain, astre mort L'humanité désastre, coquin de sort Moi, n'étant pas le plus à plaindre J'avais encore ma voisine Sacrée coquine! Peu ou prou c'était ma copine! Quand elle voulait bien On allait dans les chemins En se donnant la main Parfois on sursautait Quand passait haut, un drone aboyeur Des temps du grand confinement Désormais tous en mode Éco Par réflexe, on les surveillait Quelle époque de malheur Le temps du grand confinement Cette écharde dans nos libidos Mais maintenant ça allait Même le ministère du Bonheur Était devenu moins exigeant On allait à pied à Saint Malo Par le sentier de douaniers Sans contourner, sans rencontrer La moindre milice Et la police Et bien la police n'était pas si souvent A exiger nos attestations de déplacement Dérogatoire Espoir! Des rogues aux giratoires Aboyant superfétatoires: Interdit de marcher dans le noir! Interdit de faire du marché noir! Trafic détention port de masques Sur vos visages flasques Tout droit vous conduiront Au peloton d'exécution Le président Matacron Qu'on surnomme le nabot N'accordait jamais de grâce C'est une guerre, faites face! Il faut finir le boulot Nous,on cueillait des pissenlits Des giroflées dans les falaises En racontant des fadaises Et moi j'étais bien à mon aise Sa main chaude serrée dans la mienne À nous inventer des vies niaises Filtrés aux passages des contrôles Des caméras Thermographiques Et leur œil pathétique Et le laser désintégrateur Énergétique Qui fait toujours peur Sentinelle de la mort Pandémique.