à ma Femme
Mon royaume me paraîtrait bien vide,
Absurde serait mon besoin de régner,
Pour une existence sans Reine à mes côtés.
Etiolé serait mon corps rempli de rides,
Torturé par une vie d'immense solitude,
Installé dans un labyrinthe de bévue,
Tenté de ne faire que par habitude
Et enfin tu m'es apparue.
Femme!, combien je te suis reconnaissant;
Eternelle passion et grande sollicitude,
Marquent à jamais mon être, objectivement
Modifiant cette errance sans fin et si rude
Etouffant à jamais les germes du néant,
Chassant pour toujours le mécontentement.
Homme heureux, puisque maintenant le suis,
Enfin libéré de ce que devenir
Rafraîchi par l'idée d'être d'aujourd'hui,
Inspiré par l'amour enfin découvert,
Eperdument, je t'aime à n'en suffire.
Quoi de plus beau, d'aimer à cœur ouvert ?!
Utiliser les mots pour se faire comprendre,
Etirer, à rupture, les fibres de son âme,
J'avoue t'aimer jusqu'à me faire pendre.
Avide de posséder, pour toi, tant de flamme,
Intrigue mon ego, m'agace et m'emballe;
Magnifique sensation de tout ce ressentir,
Enterre, à jamais, cette vie de cabale.
Affolé par l'idée de ne pouvoir tout te dire,
Le temps passe si vite, exempt de sentiments,
Aggravant la crainte que me marquent les années,
Femme!, ne m'en veux pas de partir le premier.
Orgeuil d'homme, sans doute, qui ronge mon esprit,
La peur qu'un jour tu ne me veuilles plus pour amant,
Invite, mon esprit et mon corps, à redoubler d'ardeur,
Expirant, dans tes bras, serré contre ton cœur.
© Christian Ventre de la Touloubre