l'Oeil du Cyclone
Un calme étrange et oppressant s'est installé
Que le silence des oiseaux, effrayés, accentue.
Pas un souffle de vent!, pas le moindre alizé!,
La nature s'est figée, transformée en statue.
Le ciel est habillé d'une robe grise, de moire,
Eclairée furtivement d'une lumière diaphane
Cherchant la mer, comme on cherche un miroir
Que réserve l'Olympe à la beauté de Diane.
Les feuilles chargées de la moiteur de l'air,
suintent la peur du temps qui, lui s'est arrêté.
La Terre vit enfermée sous une boule de verre,
Attendant d'être secouée par une Divinité.
Puis, la flore s'anime d'un léger frémissement,
Les Titans, fatigués de leur sieste, se réveillent
Eole qui éternue en guise d'avertissement,
Léve grains de sable qui voltigent en chandelle.
Soudain, là où se trouvait ce calme inquiétant,
S'éléve, vers le ciel, un gigantesque tourbillon
Qui, grossi des toîtures arrachées par le vent,
Poursuit sa folle course vers d'autres horizons.
Alors, les Dieux, lassés de leurs jeux enfantins,
Essouflés, s'en retournent à mûres distractions,
Laissant Mère nature, dévastée, aux humains,
Au soleil qui revient, excuse de leurs actions.
© Christian Ventre de la Touloubre